Un peu d'histoire
Le bourg de La Flotte est très ancien. Il s’est construit peu à peu le long de la baie du Pertuis Breton qui va de la Pointe des Barres, à l’est, à celle du Couronneau, à l’ouest, et qui a servi de mouillage aux bateaux dès l’époque romaine.
De nombreux vestiges retrouvés lors de fouilles effectuées dans les quartiers du Port et de Puits-Lizet – comme des monnaies à l’effigie des empereurs romains ou un vase de bronze à l’effigie de Bacchus – témoignent d’une occupation permanente du centre-bourg actuel, dès le IIIe siècle après Jésus Christ. Tournée vers la mer mais aussi vers l’agriculture en raison de la mise en valeur de son territoire par les moines cisterciens de l’Abbaye des Châteliers qui ont, dès le début du Moyen Age, défriché les forêts qui couvraient alors l’Ile de Ré, la Flotte a subi au cours des guerres franco-anglaises des XIIIe, XIVe et XVe siècles et des guerres de religion au XVIe siècle, de nombreuses destructions. Il faudra attendre les XVIIe et XVIIIe siècles pour qu’une plus grande présence de la marine royale sur nos côtes la mette à l’abri des bombardements et des incursions ennemies.
C’est pourquoi le port actuel et le centre de la commune sont marqués par des constructions datant de cette époque – maisons d’armateurs et de négociants, heureusement préservées, grands entrepôts – qui forment un bel ensemble architectural et donnent à La Flotte une unité élégante et témoignent d’une solide prospérité. À cette époque, une dizaine de maisons de commerce, établies quai de Sénac ou sur le cours actuellement nommé Félix Faure, exportaient vers les autres ports de France et vers l’étranger la production viticole de l’Ile de Ré – alors plus importante qu’aujourd’hui – ainsi qu’une partie importante de sel produit dans les marais du nord de l’Île.
Elles importaient en retour du bois de construction, des mâts de bateaux et tous les produits nécessaires à l’artisanat, au commerce et à l’agriculture, offrant ainsi à la population flottaise (3000 habitants à l’époque) une vie économique diversifiée qui durera jusqu’au milieu du XIXe siècle. Avec la disparition des derniers grands voiliers, le port laissera derrière lui un cadre d’activité de pêche que quelques marins locaux prolongent encore de nos jours et que les voiles de couleur utilisées par les vieux gréements de l’Association Flottille en Pertuis, illustrent et rappellent. Favorisées par un site maritime unique, la navigation de plaisance et une intense activité touristique moderne ont pris joyeusement possession des lieux aujourd’hui. La vitalité du présent s’allie donc au charme du passé dans l’imposant décor de pierre hérité d’autrefois. Cet heureux contraste donne à La Flotte une originalité particulière.
crédit photo : Flottille en Pertuis – Jean-Marie Chauvet